Les dernières années ont été fortes en événements et nous assistons à une révolution dont nous n’appréhendons pas encore tous les aboutissements. Face à cette nouvelle donne les réactions ont été de diverses natures selon les secteurs touchés.
Ainsi l’industrie du disque voyant débarquer la musique numérique a préféré resté sur son coeur de métier et continuer à faire ce qu’elle fait depuis des dizaines d’années : produire des artistes et récolter l’argent. A aucun moment les acteurs du disque (les Majors) ne se sont réunis pour aborder le problème auquel ils étaient confrontés… les seules réunions devaient permettre de mieux organiser les défenses et d’appliquer un pouvoir de sanction renforcé par les états (une première… les livres de science-fiction ou d’anticipation me paraissent moins surprenant sur le postulat d’un état privé ou constitué d’un conglomérat d’entreprises privées).
L’industrie musicale a été encore plus loin en réussissant à tuer dans l’oeuf le relais de croissance qu’aurait dû être la vente de musique en ligne. En effet les consommateurs payent volontiers pour un service de qualité [pour preuve le succès de l’Itunes Store et de son modèle économique qu’il a réussit à imposer aux Majors : un tarif unique pour chaque morceau] mais quand ils s’aperçoivent que les morceaux achetés ne peuvent être lus qu’à partir de l’ordinateur qui les a téléchargé… ils sont déçus, perplexes…et on ne peut que les comprendre.
Alors quand en plus il faut aller sur plusieurs sites de musique en ligne pour assouvir sa passion et trouver l’ensemble des oeuvres de ses artistes fétiches (en fonction de la Major à laquelle ils sont attachés) voir disposer de plusieurs baladeurs pour écouter sa musique (Ipod / Zune / Archos : en fonction de la plate-forme sur laquelle l’achat a été effectué) le découragement est de mise pour ne pas dire la frustration et l’incompréhension/énervement.
Les fameux DRM (ou verrous numérique) constituent l’arme de destruction massive qu’il manquait aux barbares pour renverser le pouvoir des seigneurs des Majors. Ce verrou tellement inviolable qu’il a incité de nombreux utilisateurs à se détourner des plate-formes légales de téléchargement. En effet comment peut-on espérer qu’un consommateur se satisfasse de disposer de moins de droits d’usages quand il paye que quand il télécharge illégalement ?
En adoptant un comportement uniquement répressif et en offrant aucune alternative légale intéressante les Majors ont contribué à la situation dans laquelle elles se retrouvent actuellement.
On ne parle même pas des différentes taxes instaurées pour sauver l’industrie du disque et qui repose sur une affirmation : chaque consommateur est potentiellement un pirate. Il est donc normale qu’il paye une taxe lorsqu’il achète un disque dur externe, un CD-R, un baladeur numérique etc…
Le changement récent des Majors face aux DRM et la possibilité maintenant de télécharger au format MP3 arrive un peu tard… Les habitudes ont été prises et beaucoup de personnes ne connaissent que la version numérique des disques qui est alors récupérée facilement et souvent illégalement sur Interrnet.
Le dialogue est impossible entre les deux parties chacun campant sur ses positions…
Il est encore trop tôt pour savoir ce qu’il va se passer dans les 5 prochaines années mais il est certain que les différents projets émergeant sur Internet (Deezer et l’écoute de sa musique en ligne, les radios en ligne… l’internaute producteur de musique…) vont permettre de dessiner un nouveau paysage numérique de la musique et qu’il se fera sans doute sans la participation des Majors…
Avenir de la musique : petite dose d’anti-brouillard Article de ZDNet du 17 novembre 2009 apportant un éclairage intéressant sur l’industrie de la musique.
Quel avenir numérique ? [partie 2 : la vidéo]